Il y eut d’abord les « directeurs généraux »,  puis au fil du temps et des réorganisations sont apparus les directeurs délégués, les directeurs préfigurateurs…

Aujourd’hui, au détour d’un appel de candidature paru sur le site de l’UCANSS le 02 mai 2022, l’imagination fertile de nos caisses nationales nous sert le directeur de transition.

Cela pourrait prêter à sourire, si ce n’est que la rédaction même de cet appel interpelle particulièrement.

Chers collègues ADD, jugez-en par vous-même :

  • Création d’ UN poste : un poste pérenne pour des emplois éphémères. Ce directeur sautera de caisse en caisse (voire sur plusieurs en même temps au vu  de l’annonce ?!) au gré des vacances de postes pour occuper des fonctions à durée déterminée, mais non prédéterminée. Une mobilité perpétuelle… avec indemnités de mobilité ?
  • Pour assurer l’intérim : Exit les dispositions du code de la sécurité sociale et de la convention collective sur l’intérim de droit exercé par les ADD locaux. En 2018, les partenaires sociaux – et le SNPDOSS CFE-CGC en première ligne – avaient renégocié les conditions encadrant l’intérim pour donner  aux personnels l’assumant de vraies garanties statutaires et financières. Cette vacance reflète-t-elle un désaveu des équipes d’ADD locales ?
  • Sur un poste de directeur vacant : Un poste ouvert au N3 de la classification des emplois de direction alors que les postes de directeur sont conventionnellement classés au N4. Un déclassement que nous dénonçons fermement, brèche ouverte dans le statut des ADD.
  • Placé sous la responsabilité de la directrice déléguée du réseau : Quelles seront les marges de manœuvre du directeur de transition pour assumer le pilotage de l’organisme ? Qui assurera véritablement la responsabilité et les prérogatives attachées à la fonction directoriale ? Quelles relations de confiance ce directeur de transition entretiendra-t-il avec son conseil d’administration ? Exit le rôle du comité des carrières chargé d’évaluer l’adéquation des candidats au poste occupé ?
  • Disposant d’une formation EN3S « ou équivalent » : même si  des exceptions existent, n’est-ce pas le rôle de l’EN3S de pourvoir à  ces postes ? Ou cette vacance est-elle formatée déjà pour quelqu’un en particulier ?
  • Avec une expérience significative de la fonction de directeur de CAF mais, dans le cadre d’une politique de diversité, ouverture de l’offre d’emploi à toutes les candidatures : On n’est visiblement pas à une ambiguïté près !

Au-delà de ces premiers constats, plusieurs questions se posent :

  • Quelles garanties statutaires et financières pour cet ADD appelé à sauter de caisse en caisse ?
  • Qu’adviendra-t-il de lui lorsqu’aucune mission d’intérim ne pourra lui être confiée ?
  • Quel dessein se cache derrière ce recrutement, effectué à bas bruit, sans aucune information des partenaires sociaux ?
  • Pourquoi un recrutement affiché explicitement comme devant contribuer à la « stabilité des CAF concernées par la vacance de poste » et la « résolution des situations de crise ». Une reconnaissance implicite de ce que nous dénonçons depuis de nombreuses années.
  • Et pourquoi un appel dans l’urgence ? 15 jours seulement entre la date de parution et la clôture des candidatures. S’agit-il d’un simple recrutement d’opportunité, avec UN  « candidat » déjà dans les starting-blocks ?

Nous dénonçons fermement cette initiative de la CNAF.

Il n’est pas admissible que l’UCANSS ait accepté de publier cette vacance de poste laquelle porte un coup de canif dans le statut des ADD, statut que nous avons récemment renégocié dans cette instance.

Nous attendons une explication de sa part et la demanderons lors de nos prochaines réunions.